Comment avez-vous décidé d’envisager le retour au travail après la pandémie : en présentiel ou en télétravail ? À temps plein ou occasionnel? Certains l’aiment, certains le détestent et d’autres semblent l’apprécier modérément.
Tout est une question de gestion, de communication et de leadership. Comment travaillez-vous votre leadership à distance? La gestion de personnel de la maison exige, d’un gestionnaire d’équipe, davantage d’efforts pour maintenir l’engagement de cette dernière.
Selon un sondage de la firme VMware Canada – juin 2020 auprès de Québécois en télétravail (1), on apprenait que :
- 92 % pensent que cela va changer radicalement leur manière de travailler dans le futur et que leur employeur n’aura pas le choix de permettre le télétravail
- 8 % souhaitent travailler uniquement à l’établissement de l’employeur
- 62 % disent souhaiter dans l’avenir travailler plus souvent à la maison, voire 100 % du temps
- 74 % disent être plus productifs
- 60 % disent que cela apporte un avantage notable en termes de conciliation vie personnelle-travail
- 64 % s’ennuient toutefois de leurs collègues
- 32 % indiquent que les outils de travail dont ils ont besoin sont plus difficiles d’accès
- Seulement 31 % des employeurs ont annoncé une intention d’assouplir les politiques en matière de télétravail
Force est de constater que la pandémie a laissé sa place aux réticences qu’avaient autrefois employeurs et employés face au télétravail.
- Est-ce une solution adressée à la pénurie de main-d’œuvre, soit de ne plus se limiter géographiquement pour trouver de bons candidats?
- Est-ce une solution pour agrandir votre part de marché?
On peut déjà se poser la question, à savoir si le télétravail est vraiment là pour de bon. Ainsi, selon un sondage mené par la firme Léger à la fin avril 2020; 50 % des Canadiens étaient en télétravail et 79 % d’entre eux disaient aimer l’expérience. En d’autres termes, aux yeux de la population active, le télétravail n’est plus une condition de négociation, c’est devenu un mode de vie.
Dans un article paru sur le site revuegestion.ca des HEC, il est écrit que « Pour préserver leurs activités, en totalité ou en partie, 38,7 % de l’ensemble des entreprises du Québec ont déclaré avoir accordé le travail à domicile à leurs employés tous les jours de la semaine dès le mois de mars 2020. Le recours au télétravail à temps plein a alors connu un bond considérable puisqu’en février 2020, seulement 4 % des entreprises québécoises l’accordaient à certains de leurs employés ».
« Force est de constater que c’est la durée dans le temps qui aura permis aux employeurs de mesurer l’efficacité du télétravail, voire lui faire confiance », croit Marie-Louise Tassé, conseillère principale chez Amyot Gélinas Conseils inc.
Si les avantages pour les professionnels sont nombreux de travailler à la maison (conciliation travail-famille, meilleure concentration, réduction de l’absentéisme, des retards, réduction du stress lié au transport, etc.), les avantages pour l’employeur le sont également : possibilité de réduire leur coût de fonctionnement, des frais généraux, réduire l’espace de travail (empreinte écologique), accès à plus de candidats talentueux, etc. Tout ceci renforçant la performance globale de l’entreprise.
À cet effet, de nombreux employeurs seraient en questionnement : doit-on envisager le retour au travail en présentiel, à temps plein, temps partiel ou pas du tout? Comment considérer le futur face à ce changement qui touche l’ensemble des entreprises?
« Voilà pourquoi il est important que les employeurs se questionnent sur la mise en place du travail à domicile après la pandémie et que celui-ci soit réalisable sur le plan opérationnel. Il faut s’assurer que les gestionnaires soient d’accord et aptes à gérer leur équipe à distance, et ce, sans oublier le respect de l’équité. De plus, des objectifs de rendement doivent être fixés », explique Madame Tassé « Quant aux employés, il faut qu’ils aient un endroit convenable où travailler tout en respectant les normes en matière de santé et de sécurité. Leur rendement doit être conciliable avec leur vie familiale. N’oublions pas que ce mode de travail n’est pas adapté à tous les postes ».
Liste de trucs et astuces à considérer pour la gestion de votre équipe en télétravail :
1- Évaluez la capacité individuelle de vos employés à travailler seuls et sans supervision.
2- Restez un gestionnaire. Travailler de la maison ne veut pas dire faire des visioconférences en pyjama ou en « mou ».
3- Faites des suivis rapprochés; n’hésitez pas à donner des devoirs.
4- Soyez organisé et offrez des outils qui aideront vos employés à être efficaces.
5- Adaptez votre horaire de travail. En travaillant de la maison, pourquoi ne pas proposer à votre équipe de débuter plus tôt pour terminer plus tôt?
6- Tout le monde n’est pas performant de la même façon. En télétravail, il faut connaître et s’adapter au rythme de tous.
7- Reconnaissez, malgré tout, le besoin de rencontres en présentiel. Il est plus difficile de démissionner d’un patron que l’on côtoie que d’un employeur que l’on ne côtoie pas.
8- Ne lésinez pas sur la reconnaissance; c’est la base d’une équipe engagée.
9- N’oubliez pas qu’une heure en visioconférence équivaut à trois heures en présentiel. Des réunions ou des entrevues de plus d’une heure fatiguent plus rapidement. Restez alerte.
Connecté ou cyberdépendant?
Tout n’étant pas rose, les risques du télétravail sont présents. Grâce à des plateformes comme Google Drive et à différents logiciels de visioconférence (Teams, Skype, Zoom, etc.), il est impossible d’esquiver des réunions ou encore ignorer la réception de documents de travail. Cet atout informatique et précieux rendu possible grâce à cet ensemble de réseaux mondiaux interconnectés peut facilement se transformer en tare si l’on n’y prend pas garde. Le danger réside dans l’hyperconnectivité, soit le fait d’être trop et trop souvent connecté et qui peut mener à la cyberdépendance.
Selon pausetonecran.com, au Québec, 95 % des adultes possèderaient au moins un des appareils suivants : ordinateur personnel, montre intelligente, téléphone intelligent, tablette électronique, bracelet d’exercice connecté. Au Canada, un utilisateur moyen se servirait de son téléphone intelligent pendant 1 heure 42 minutes par jour.
Dans un article signé par Mathieu Fournier, pour le compte de l’Exemplaire de l’Université Laval, il est mentionné, qu’avant la pandémie, environ 1 % des gens étaient considérés comme cyberdépendants ou bien hyperconnectés. On estimerait maintenant qu’environ 18 % de la population générale serait considérée à risque de devenir cyberdépendante ou hyperconnectée. Une cause à effet expliquée par le temps passé devant l’écran soit pour le travail (employés) ou pour les études (étudiants).
La vigilance (pour tous) est donc recommandée.
- Source : https://bit.ly/3bhCclU