La santé mentale au travail repose sur plusieurs facteurs communément appelés risques psychosociaux. La détérioration de la santé mentale quant à elle peut avoir de multiples conséquences, découlant directement de la détresse des employés.
Le stress professionnel
La détresse psychologique au travail et le stress professionnel sont des sujets qui suscitent un intérêt grandissant depuis quelques années.
En 2021, la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité au travail ajoutait d’ailleurs aux mécanismes de prévention la notion d’intégrité psychique et de risques psychosociaux. Selon l’article 51 de la LSST, « les établissements ont le devoir de protéger la santé et d’assurer la sécurité et l’intégrité psychique des travailleurs et travailleuses ».
Le stress surgit lorsqu’il survient un déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a de ses propres ressources pour y faire face. L’exposition à un niveau de stress élevé ou prolongé entraînera alors des effets observables sur la productivité.
Les risques psychosociaux
Au sein de l’environnement de travail, les 4 catégories de facteurs responsables du stress sont liées à :
- L’organisation du travail (charge et complexité du travail);
- Les conditions de travail (flexibilité, pénibilité);
- Les relations interpersonnelles (support du supérieur et des collègues);
- La reconnaissance (équilibre contribution vs rétribution).
Cependant, contrairement aux risques physiques, les risques psychosociaux sont beaucoup plus subjectifs et difficiles à détecter et à analyser.
Le flou autour de leur définition, la multiplicité des logiques d’occurrence, l’absence de relation univoque cause-effet, le délai de latence entre l’exposition au risque et ses conséquences, les effets cumulatifs de l’exposition à plusieurs risques et le déni des employeurs représentent d’importants obstacles à la mise en place de mesures de prévention efficaces.
Les conséquences de la souffrance au travail
En milieu professionnel, l’état de stress élevé sur le salarié peut se traduire par des symptômes physiques, émotionnels et intellectuels. Ces symptômes peuvent entraîner des répercussions sur son comportement comme le recours à des produits calmants ou excitants ou la fuite par rapport à un environnement agressif comme l’inhibition, le repli sur soi et la diminution des activités sociales.
De plus, les pathologies reconnues comme résultant du stress, telles que l’épuisement, la dépression, les troubles cardiaques et les troubles musculosquelettiques, peuvent également entraîner des conséquences personnelles et professionnelles sur l’employé.
Pour l’employeur, cela peut se traduire par l’absentéisme, le présentéisme, les enjeux de productivité et un taux de roulement accru. S’ajoutent à cela d’autres conséquences indirectes telles que les conflits au travail ou une dégradation des relations avec la clientèle.
Les coûts directs et indirects associés à la santé mentale représentent d’ailleurs au Canada une somme de plus de 6,3 milliards de dollars annuellement pour les entreprises.
Comment intervenir
La prévention des risques psychosociaux à la source demeure la meilleure façon de prendre soin de vos employés.
Intervenir directement sur les facteurs responsables peut inclure, sans s’y limiter, des initiatives telles que la flexibilité de l’horaire de travail, le télétravail hybride et l’ajout de congés personnels, une réduction de la charge de travail ou l’accessibilité à des outils appropriés, des pratiques de gestion humaines et des gestionnaires accessibles ainsi qu’une rémunération juste et équitable.
La sensibilisation permet également de défaire les représentations sociales et la stigmatisation entourant la santé mentale.
Quoi qu’il en soit, la meilleure façon de connaître les besoins de vos salariés est d’être à leur écoute. Le sondage organisationnel représente une excellente façon de comprendre leurs besoins et d’identifier les interventions à mettre en place.
Un article de notre équipe de Capital humain.
Pour poursuivre votre lecture :
- S-2.1 – Loi sur la santé et la sécurité du travail (gouv.qc.ca)
- Prévenir les risques psychosociaux : une étude des perceptions et des pratiques des employeurs (erudit.org)
- La genèse organisationnelle de la souffrance au travail : cadrage conceptuel | Ad machina (uqac.ca)
- Les obstacles à la gestion des Risques Psycho-Sociaux (hal.science)
- MHCC Report Feb 14 Final.docx (mentalhealthcommission.ca), disponible en ANGLAIS uniquement